Eugenio Maria Giuseppe Giovanni Pacelli (Rome,
2 mars 1876 –
Castel Gandolfo,
9 octobre 1958), élu
Pape le
2 mars 1939 sous le nom de
Pie XII (en
Latin Pius XII, en
Italien Pio XII).
Jeunesse
Eugenio Pacelli naît à Rome dans une famille de la noblesse d'Église très liée, depuis le
XIXe siècle, au
Vatican. Ce milieu, que l'on appelle la «
Noblesse noire », se caractérise par une fidélité absolue envers la papauté pendant les presque 60 ans que dure la
Question romaine, jusqu'à la signature des
Accords du Latran. Le grand-père d'Eugenio Pacelli, Marcantonio Pacelli, a été secrétaire à l'Intérieur sous le pontificat de
Pie IX de 1851 à 1870 ; il a été l'un des fondateurs du journal officiel du Vatican,
L'Osservatore Romano, en 1861. Son père, Filippo Pacelli (
1837-
1916), est avocat à la
Rote romaine puis avocat consistorial ; il se montre défavorable à l'intégration des
États pontificaux au
Royaume d'Italie. Sa mère, Virginia Graziosi (
1844-
1920) vient d'une famille distinguée pour ses services rendus au
Saint-Siège. Enfin, son frère, Francesco Pacelli, docteur en
droit canon et juriste du Saint-Siège, sera l'un des négociateurs des accords du Latran en 1929.
Eugenio Pacelli fait ses études au lycée Visconti, un établissement public. Il entame en 1894 des études de théologie à l'Université grégorienne, comme pensionnaire du Collège Capranica. De 1895 à 1896, il effectue une année de philosophie à l'université romaine de La Sapienza. En 1899, il rejoint l'institut Apollinare de l'université pontificale du Latran, où il obtient trois licences, l'une de théologie et les autres in utroque jure (« dans les deux droits », c'est-à-dire Droit civil et Droit canonique). Au séminaire, pour des raisons de santé, il échappe au lot commun et obtient de rentrer chaque soir au domicile parental.
Il est ordonné prêtre le 2 avril 1899 par Mgr Francesco di Paola Cassetta, un ami de la famille.
Carrière à la Curie
En
1901, il entre à la Congrégation des affaires ecclésiastiques extraordinaires, chargée des relations internationales du Vatican, suite à la recommandation du cardinal Vannutelli, ami de la famille. Il y devint
minutante. Pacelli assiste au
Conclave d'août
1903, qui voit l'empereur d'Autriche porter la dernière
Exclusive contre le cardinal Rampolla. En
1904, il est nommé par le cardinal
Gasparri secrétaire pour la Commission pour la codification du droit canonique. Il devient également
camérier secret, signe de confiance de la part du pape. Il publie une étude sur
La Personnalité et la territorialité des lois, spécialement dans le droit canon, puis un livret blanc sur la séparation des Églises et de l'État en
France. Pacelli doit décliner de nombreuses offres de chaires de droit canonique, aussi bien à l'Apollinaire qu'à l'université catholique de Washington. Il accepte cependant d'enseigner à l'Académie des nobles ecclésiastiques, vivier de la
Curie romaine. En
1905, il est promu prélat domestique.
Ses promotions :
- en 1911, il devient sous-secrétaire aux Affaires ecclésiastiques extraordinaires ;
- en 1912, Pie X le nomme secrétaire adjoint, puis secrétaire le 1er février 1914. Il conserve ce poste sous le règne de Benoît XV et assume alors la tâche de promouvoir la politique du pape pendant la Première Guerre mondiale. En particulier, il tente de dissuader l'Italie d'entrer en guerre ;
- en 1915, il voyage à Vienne et travaille en collaboration avec Mgr Scapinelli, nonce apostolique à Vienne, pour convaincre l'empereur François-Joseph de se montrer plus patient à l'égard de l'Italie. De la sorte, l'Italie n'entrerait pas en guerre contre les puissances centrales (Autriche-Hongrie et Allemagne).
Nonce apostolique
Le
20 avril 1917,
Benoît XV nomme Pacelli
Nonce apostolique en
Bavière, –
Munich est alors l'unique représentation pontificale de l'Empire allemand. Trois jours plus tard, le nouveau nonce est nommé
Archevêque in partibus de
Sardes. Il oeuvre pour la réception de la note du
1er août 1917 de Benoît XV, mais n'obtient que des résultats décevants. Il s'efforce également de mieux connaître l'Église catholique allemande, visitant les diocèses et assistant aux principales manifestations catholiques, comme le
Katholikentag, en ramenant
soeur Pasqualina qui lui servira de gouvernante jusqu'à la fin de sa vie. Parallèlement, il prend connaissance des discussions entre le Vatican et l'URSS. Il relaie des propositions soviétiques pour l'organisation du catholicisme. En
1926, il consacre évêque le
jésuite D'Herbigny, chargé de constituer un clergé en
Russie.
Depuis 1919, la nonciature en Bavière était reconnue compétente pour l'ensemble du territoire allemand. Le 23 juin 1920, une nonciature en Allemagne est créée. Pacelli y est transféré en même temps qu'il reçoit la nonciature de Prusse, double casquette purement formelle puisque le personnel et l'adresse sont les mêmes. Lorsque des troubles éclateront en Bavière, des révolutionnaires menaceront Pacelli de leurs fusils, ce qui entraînera son hospitalisation pour dépression nerveuse.
Afin de régulariser les relations entre le Saint-Siège et les autres États et d'y défendre les activités catholiques, il négocie plusieurs concordats avec différents pays : avec la Lettonie en 1922, la Bavière en 1924, la Pologne en 1925, la Roumanie en 1927. Il est accrédité à Berlin en 1920. En 1929, il signe un Concordat avec la Prusse, est élevé à la dignité de cardinal et nommé cardinal secrétaire d'État. Il devient le principal collaborateur de Pie XI.
Secrétaire d’État
Le
20 juillet Dans sa première encyclique,
Summi pontificatus (
20 octobre 1939), Pie XII déclare sa compassion avec la
Pologne, sans toutefois condamner l'invasion et sans nommer les envahisseurs. Il dénonce alors le « culte de l'État » dans « les dictatures », au pluriel, sans autre précision. Il ne nomme ni Hitler ni Staline, et ce premier « silence » lui sera reproché. De même, autant il interviendra à propos de telle invasion, de telle agression, autant il n'évoque pas le conflit en tant que tel, dans son ensemble. Dans un numéro spécial de
L'Osservatore Romano du 13 décembre 1981, Michele Maccarrone écrit : « Il est vrai que Pie XII, accusé d'être un
pape diplomate, n'a pas pratiqué la
grande diplomatie. Il ne s'est pas adressé aux belligérants pour exiger la fin des combats , il n'a pas excommunié, il n'a pas prononcé de condamnation solennelle à l'encontre des crimes et des criminels nazis. »</ref>.
Le 26 décembre 1939, Pie XII condamne l'agression de la Finlande par l'Union soviétique.
1940
Le 18 janvier 1940, après la mort de 15 000 civils polonais, Pie XII déclare dans une adresse radiophonique « L'horreur et les abus inexcusables commis contre un peuple sans défense est établi par le témoignage indiscutable de témoins oculaires ».
Le 4 mai 1940 , le Vatican prévient la Hollande que l'Allemagne va l'attaquer le 10.
Après l'invasion de la Hollande et de la Belgique par les Allemands, le pape envoie un message de sympathie à la reine des Pays-Bas, au roi des Belges et au grand-duc du Luxembourg, mais en ne faisant mention que des malheurs qui accablent ces pays, sans jamais utiliser le terme "Invasion" et sans jamais ni dénoncer ni condamner l'envahisseur. Quand Mussolini apprend ces messages, il accuse le pape de prendre parti contre les alliés des italiens et proteste officiellement auprès du Saint-Siège. Le ministre des Affaires étrangères du régime fasciste déclarera que « Pie XII était prêt à être déporté plutôt que de trahir sa conscience ».
Au printemps 1940, un groupe de généraux allemands désireux de renverser Hitler et de faire la paix avec les Anglais approche Pie XII.
Pie XII choisit de maintenir l'Église hors du conflit des belligérants. À la supplique des évêques polonais décrivant les atrocités des nazis, il réplique par la voix de Mgr Tardini :
« Tout d'abord, il ne semblerait pas opportun qu'un acte public du Saint-Siège condamne et proteste contre tant d'injustices. Non pas que la matière manque (…) mais des raisons pratiques semblent imposer de s'abstenir. »
Mgr Tardini ajoute qu'une condamnation officielle du Vatican « accroîtrait les persécutions ». Pie XII précise lui-même :
« Nous laissons aux pasteurs en fonction sur place le soin d'apprécier si, et dans quelle mesure, le danger de représailles et de pressions, comme d'autres circonstances dues à la longueur et à la psychologie de la guerre, conseillent la réserve — malgré les raisons d'intervention — afin d'éviter des maux plus grands. C'est l'un des motifs pour lesquels nous nous sommes imposés des limites dans nos déclarations. »
Au printemps 1940, le cardinal secrétaire d'État Luigi Maglione reçoit une demande du Grand Rabin de Palestine Isaac Herzog afin que le pape intercède en faveur des juifs lituaniens déportés par les Allemands. Pie XII appelle Ribbentrop le 11 mars et proteste énergiquement contre le traitement des juifs.
1941
En 1941, le cardinal Theodor Innitzer informe le pape sur les déportations commises à Vienne.
En 1941, l'ambassadeur de l’État français au Vatican, Léon Bérard, s'inquiète de l'avis du Vatican sur le statut des juifs promulgué par le régime de Vichy. Le secrétariat d'État du Vatican confirme que la législation ne s'oppose pas à l'enseignement de l’Église. Le nonce apostolique en France Valerio Valeri, « embarrassé » par ce blanc-seing pontifical accordé à la politique juive du régime de Vichy, vérifie l'information auprès du Vatican. Le secrétaire d'État Maglione confirme que c'est bien la position du Saint-Siège,,.
En septembre 1941, Pie XII s'oppose au code juif slovaque, qui, à l'opposé du statut des juifs français, interdit le mariage mixte.
En avril 1941, Pie XII accorde une audience privée à Ante Pavelić, nouveau dictateur de Croatie ne voulant pas d'une audience diplomatique qui reconnaîtrait de facto le régime. Une note du Foreign office britannique sur le sujet décrit Pie XII comme « le plus grand couard de l'époque ». Cependant, le Vatican ne reconnaîtra pas le régime croate. Sans toutefois condamner publiquement les conversions forcées de Serbes par les Croates, il le fera dans une mémorandum daté du 25 janvier 1942 adressé à la légation yougoslave.
En octobre 1941, Harold Tittman, délégué américain au Vatican demande au pape de condamner les atrocités commises contre les juifs; la réponse du pape fait état de son souhait de rester « neutre », réitérant par là la position du Vatican exprimée dès septembre 1940.
En 1941, Pie XII déclare que la condamnation du communisme exprimée dans Divini Redemptoris par Pie XI n'interdisait pas les catholiques américains de soutenir le prêt-bail accordé par les États-Unis à l'URSS.
1942
En mars 1942, Pie XII établit des relations diplomatiques avec l'Empire japonais, puis avec la Chine nationaliste.
En mai 1942, l'ambassadeur polonais Kasimierz Papée s'étonne que le pape ne condamne pas les atrocités commises en Pologne.
En mars 1942, le chargé d'affaire slovaque apprend à Pie XII que le gouvernement slovaque planifie la déportation de 80 000 juifs en Pologne. Le Vatican proteste auprès du gouvernement slovaque en « déplorant ces mesures qui enfreignent le droit des gens, du seul fait de leur race ».
Le 18 septembre 1942, le pape reçoit une lettre de Monseigneur Montini (futur pape Paul VI) disant que « les massacres prennent des proportions effrayantes ».
En septembre 1942, Myron Taylor, représentant des États-Unis à Rome, et ses homologues anglais, brésilien, uruguayen, belge et polonais préviennent que le « prestige moral » du Vatican est sévèrement compromis par sa passivité face aux atrocités, à quoi le cardinal Maglione répond que les rumeurs ne sont pas vérifiées.
Les représentants des puissances alliées, à l'appui de leur demande, font parvenir au Vatican le rapport qui leur est parvenu du bureau de Génève de l'Agence juive pour la Palestine. Le 17 décembre 1942, toutes les nations alliées, condamnent officiellment l'extermination des juifs par les nazis et annoncent que les responsables n'échapperont pas au châtiment. (S. Friedlander, p121).
Le 24 décembre 1942, dans son message de Noël radiodiffusé, il évoque « les centaines de milliers de personnes, qui sans aucune faute de leur part, parfois seulement en raison de leur nationalité ou de leur lignage, sont destinées à la mort ou à un dépérissement progressif ».
Juste après Noël 1942, le représentant américain auprès du Vatican fait remarquer au Pape que le message papal de Noël 1942 ne pouvait répondre aux attentes. Le pape lui répondit que d'une part "il n'aurait pu, en parlant de ces atrocités, mentionner les nazis sans mentionner également les bolchévistes, et quà son avis, cela n'aurait sans doute pas plu aux Alliés. ... Si les récits des attrocités sont certes fondés, tout en m'indiquant par son attitude qu'à ses yeux, il y avait quelque peu d'exagération, voulue à des fins de propagande" (Friedlander, p 128).
En décembre 1942, Tittman suggère à Mgr Maglione de faire une déclaration similaire à la déclaration alliée German Policy of Extermination of the Jewish Race, qui lui répond que le Vatican « ne peut dénoncer publiquement des atrocités particulières ».
1943-1944
En septembre 1943, suite à l'occupation allemande de l'Italie du Nord, l'Église accorde le refuge à 477 juifs à l'intérieur du Vatican et à 4 238 autres dans des monastères et couvents des environs.
En mars 1944, par son nonce apostolique à Budapest, Angelo Rotta, le Vatican unit sa voix à celle du Roi de Suède, de la Croix-Rouge, des États-Unis et de Grande-Bretagne pour protester contre les exactions contre les juifs hongrois Pie XII envoie un télégramme le 25 juin au régent Miklós Horthy, lui demandant d'épargner les populations qui souffrent « en raison de leur origine nationale ou raciale » . Les déportations cessent le 8 juillet 1944.
L’action de Pie XII
La question posée après coup à ses détracteurs est la suivante : « Des paroles plus fortes encore de Pie XII auraient-elles permis de freiner le massacre ? ».
L'encyclique Mit brennender Sorge ne fut pas considérée comme nuancée par les nazis, qui déclenchèrent immédiatement des représailles . considèrent que ces ont essentiellement eu lieu en raison de
}, tandis que le New York Times publie : « le pape a pris la défense des juifs (…) »
La polémique concerne également la personnalité elle-même du pape Pie XII. qu'il ait cependant fondé son attitude .
Les propos rapportés par Léon Bérard au gouvernement français sont également très clairs : « Je redoute Hitler encore plus que Staline. »
Vis-à-vis des juifs, il donna l'ordre en 1943 aux églises et couvents d'Italie de recueillir et cacher ceux-ci. À Rome, pendant l'occupation allemande, 5 000 juifs furent cachés dans les monastères dont plusieurs centaines au Vatican. 3 000 juifs furent également logés à Castel-Gandolfo et . De plus, en 1944, Pie XII fit publier une protestation publique dans L'Osservatore Romano, . , le commandant SS de Rome convoqua le grand rabbin de Rome Israel Zolli et exigea une rançon de 50 kg d’or dans les 36 heures sous la menace de la déportation de 200 juifs. Les juifs ne purent réunir que 35 kg. Le grand rabbin alla trouver la Curie qui encouragea les paroissiens catholiques romains à rassembler les 15 kg restants, ce qui fut fait. , le grand rabbin se fit baptiser le 13 février 1945 avec son épouse, prenant en signe de reconnaissance le prénom de baptême du pape.
La conversion du grand rabbin de Rome
Le grand rabbin de Rome,
Israel Zolli, se convertit la religion catholique et entre dans l’Église avec sa femme et sa fille, le 13 février 1945, en choisissant pour prénom de baptême Eugenio, c’est-à-dire le propre prénom du pape. Il désire ainsi manifester l’importance qu’a eue le pape dans sa conversion, à commencer par son exemple de charité auprès des Juifs. Après sa conversion, on lui a souvent demandé s'il s'était converti par gratitude envers le pape Pie XII. Il a toujours répondu négativement, ajoutant toutefois:« On pourrait dire du règne de Pie XII qu'il est inspiré par les paroles du prophète
Isaïe : « La paix est l'harmonie, la paix est le salut pour ceux qui sont proches comme pour ceux qui sont loin, je veux tous les guérir » (
Is. 57, 19). L'Église catholique aime toutes les âmes. Elle souffre avec tous et pour tous ; elle attend avec amour tous ses enfants sur le seuil sacré de Pierre, et ses enfants sont tous les hommes… Il n'existe pas de lieu de souffrances que l'esprit d'amour de Pie XII n'ait atteint… Au cours de l'histoire, aucun héros n'a commandé une telle armée. Aucune force militaire n'a été plus combattante, aucune n'a été plus combattue, aucune n'a été plus héroïque que celle menée par Pie XII au nom de la charité chrétienne. »
Le bilan de l'action du pape Pie XII durant la guerre
Selon l'historien
israélien Pinchas Lapide, l'Église catholique a pu, par son action charitable, sauver d'une mort certaine environ 850 000 Juifs habitant les territoires occupés par le
Troisième Reich Ce chiffre étonnant à première vue s'explique par le fait qu'E. Lapide considère en réalité que tous les Juifs qui ont survécu à l'Holocauste l'ont été par la charité chrétienne (des paroissiens, des religieux ou du pape). Il a donc retiré du nombre total de rescapés ceux qui l'ont été dans les terres orthodoxes, ainsi que les « revendications » protestantes, comme il les appelle, pour arriver à ce chiffre ; le
13 décembre 1963, Pinchas Lapide avait pourtant affirmé dans un article du
Monde que ce chiffre était de 150 000 à 400 000.
Les ouvrages de Léon Poliakov
Le premier
Historien à se pencher sur l'attitude du pape durant la Seconde Guerre mondiale est
Léon Poliakov, dans le cadre de ses travaux sur l'histoire de l'
Antisémitisme. On mentionnera en particulier son ouvrage
Bréviaire de la haine. Le IIIe Reich et les Juifs, dans la préface duquel
François Mauriac se désole déjà du silence gardé par le successeur de Pierre durant les sombres années du nazisme.
Le Bréviaire de la haine paraît en 1951 ; il a été réédité plusieurs fois, dont la dernière en 1993.
« Empressons nous de dire que, face à la terreur hitlerienne, les Églises déployèrent sur le plan de l'action humanitaire immédiate, une action inlassable et inoubliable, avec l'approbation ou sous l'impulsion du Vatican » note dans le Bréviaire de la haine Léon Poliakov, témoin direct de ces évènements tragiques. Il poursuit cependant : « L'immensité des intérêts dont le Saint Père avait la charge, les puissants moyens de chantage dont disposaient les Nazis à l'échelle de l'église universelle, contribuaient sans doute à l'empêcher de prononcer en personne cette protestation solennelle et publique qui, cependant, était ardemment attendue par les persécutés. Il est pénible de constater que tout le long de la guerre, tandis que les usines de la mort tournaient tous fours allumés, la papauté gardait le silence. Il faut toutefois reconnaître qu'ainsi que l'expérience l'a montré à l'échelle locale, des protestations publiques pouvaient être immédiatement suivies de sanctions impitoyables Qu'aurait été l'effet d'une condamnation solennelle prononcée par l'autorité suprême du catholicisme ? La portée de principe d'une attitude intransigeante en la matière aurait été immense. Quant à ses conséquences pratiques, immédiates et précises, tant pour les oeuvres et institutions de l'Église catholique que pour les Juifs eux-mêmes, c'est une question sur laquelle il est plus hasardeux de se prononcer ».<Ref>Léon Poliakov, Bréviaire de la haine, le IIIe Reich et les Juifs, Calmann-Lévy, 1951, ISBN 2-266-05324-8</ref>
Lorsque les Juifs de Rome sont massivement déportés en octobre 1943, l'ambassadeur du IIIe Reich auprès du Vatican, Von Weiszäcker expédie une note à sa chancellerie, citée et reproduite par Poliakov dans le Bréviaire de la haine, où l'ambassadeur se félicite que « bien que pressé de toutes parts, le Pape ne s'est laissé entraîner à aucune réprobation démonstrative de la déportation Juifs de Rome Il a également tout fait dans cette question délicate pour ne pas mettre à l'épreuve les relations avec le gouvernement allemand ».
Dans un article intitulé « Le Vatican et la question juive », Léon Poliakov relève que le pape était plutôt « diplomate » (par opposition à son prédécesseur « militant »). En termes de « protestations publiques et de condamnations de principe, rien de pareil à certaines manifestations de Pie XI (que l'on se souvienne du célèbre “nous sommes tous spirituellement des sémites...” ne fut entrepris à Rome sous le pontificat de Pie XII. » Ce qui n'a pas empêché Pie XII de tenter certaines actions : « Payant d'exemple, Pie XII mit personnellement plusieurs kilos d'or à la disposition de la communauté juive de Rome, lorsqu'une contribution exorbitante fut exigée de celle-ci en septembre 1943. Et tout au long des neuf mois que dura l'occupation allemande de Rome, des dizaines de Juifs romains trouvèrent abri et protection dans les édifices et bureaux du Vatican. »
C'est ainsi qu'apparaît la tension entre les deux fonctions qu'occupait Eugenio Pacelli : d'un côté, il est le pape, à la tête de Église catholique romaine, vicaire du Christ sur terre, et de l'autre côté, il est évêque de Rome. Une fonction le pousse à prendre en compte avant tout les jeux diplomatiques, les intérêts économiques du Vatican, la peur d'une victoire du communisme, bref, l'évolution de la guerre à l'échelle mondiale, tandis que l'autre fonction l'amène à intervenir personnellement et à l'échelle locale de son évêché pour les hommes et les femmes dont la vie était en danger. On sait que finalement, bien que l'or ait été versé aux nazis, la déportation des Juifs de Rome eut lieu sans que rien ne l'arrête (voir la lettre de von Weizsäcker mentionnée ci-dessus).
Les ouvrages de Saul Friedländer
Les recherches de Léon Poliakov seront systématisées et approfondies par
Saul Friedländer, qui lancera véritablement le mouvement des travaux de recherche historique sur la papauté durant le nazisme. Son ouvrage paru en 1964 aux éditions du Seuil,
Pie XII et le IIIe Reich, va en particulier « confirmer scientifiquement les thèses de Hochhuth ».
Dans son ouvrage en deux tomes L'Allemagne nazie et les Juifs, Saul Friedländer examine une nouvelle fois l'attitude de Pie XII face au IIIe Reich. Se demandant pourquoi Hitler n'a pas reculé dans ses plans d'extermination du peuple juif comme il l'avait fait pour l'élimination des « aliénés », S. Friedländer trouve « une seule réponse vraisemblable : Hitler et ses acolytes devaient être convaincus que le pape ne protesterait pas. »
Dès le début de 1943, plusieurs rapports provenant de Rome confirmaient Berlin dans cette certitude : l'entretien de l'ambassadeur Bergen au cours duquel le pape s'engage à ne pas se mêler des actions allemandes sauf si des mesures étaient prises qui « le forceraient à parler pour remplir les obligations de sa charge » — tout en indiquant qu'il tolérerait quelques débordements qui seraient réglés après la fin de la guerre, motivé par sa crainte d'affaiblir l'Allemagne dans sa lutte contre le bolchévisme. En février-mars 1943, dans son journal intime, le ministre nazi de la propagande, Goebels, identifie à trois reprises cette opposition entre nazisme et bolchévisme comme un atout dont son gouvernement doit se servir dans ses rapports avec la curie. Le 5 juillet 1943, à son arrivée au Vatican, le nouvel ambassadeur allemand Weizsäcker confirme les appréciations antérieures parvenues à Berlin : le pape lui réitère « son affection pour l'Allemagne et le peuple allemand, parle de son expérience avec les communistes à Munich en 1919 et condamne la formule absurde des de "reddition sans condition" . L'ambassadeur voit dans le discours du pape, selon ses propres mots, "la forme d'une reconnaissance des intérêts communs avec le Reich au moment où a été évoqué le combat contre le bolchévisme". »
Après la chute de Mussolini le 23 juillet 1943 et l'arrivée consécutive des troupes allemandes en Italie, la peur du communisme grandit au Vatican : le risque était là en effet que la résistance communiste prenne de l'ampleur et gagne en popularité puisqu'elle s'opposait désormais à des forces d'occupation étrangères. Weizsäcker informe ses supérieurs qu'il a eu connaissance de trois notes datée du jour de la chute de Mussolini et émanant de la curie, dans lesquelles le cardinal Maglione assure que « l'avenir de l'Europe dépend d'une résistance victorieuse de l'Allemagne sur le front russe. L'armée allemande est le seul rempart possible contre le bolchévisme. Si celui-ci s'écroule, le sort de la culture européenne est scellé. » Concernant précisément Pie XII, l'ambassadeur allemand note le 3 septembre qu'un diplomate bien introduit dans la Curie lui a affirmé que « le pape condamnait tous les plans qui visaient à un affaiblissement du Reich. Un membre de la Curie dit que, de l'avis du pape, une Allemagne forte était absolument essentielle pour l'Église catholique. »
À Berlin même, les échos venant de la hiérarchie vaticane sont similaires lorsque, au cours d'un entretien avec le secrétaire d'État allemand Gustav Adolf Steengracht von Moyland, le nonce Orsenigo se met à disserter de son propre chef sur la menace que le communisme fait peser sur le monde et sur le fait que seuls le Vatican au plan spirituel et l'Allemagne au plan matériel peuvent la contrer efficacement.
Ces messages constamment répétés, même s'ils sont un peu embellis par les émissaires allemands, conduisent Goebbels et Hitler, au cours d'une discussion qu'ils ont le 7 août 1943, à considérer que Pie XII, bien que véritable Italien et Romain, peut « être considéré à coup sûr comme un bon ami de l'Allemagne » où il a passé quatorze ans, et qu'il est clair qu'il préfère le national-socialisme au bolchévisme. « En tout cas, il n'a pas tenu de propos malveillants contre le fascisme ni contre Mussolini. »
L’ouvrage du rabbin David Dalin
En 2005, paraît l'ouvrage
Pie XII et les Juifs. Le mythe du pape d'Hitler écrit par le rabbin
David Dalin. On y lit :
« Imputer la condamnation qui revient à Hitler et aux Nazis à un pape qui s’opposa à eux et était ami des juifs est une abominable calomnie. Quels que soient leurs sentiments vis-à-vis du catholicisme, les juifs ont le devoir de rejeter toute polémique qui s’approprie la Shoah pour l’utiliser dans une guerre des progressistes contre l’Église catholique. »
L'ouvrage d'Annie Lacroix-Riz
En 1996, paraît l'ouvrage
Le Vatican, l'Europe et le Reich de la Première Guerre mondiale à la Guerre froide écrit par l'historienne
Annie Lacroix-Riz. On y lit :
- « depuis 15 jours, le Times publie presque quotidiennement des lettres de protestation émanant des milieux les plus divers... en réaction à l'appel lancé fin août 1944 par Pie XII aux Londoniens et aux Anglais "pour les inviter au pardon des injures et leur demander de ne pas se venger de l'Allemagne des maux que celle-ci leur a infligés". »
Face au communisme
Au début de la guerre, les puissances de l'Axe tentent de lever le drapeau de la croisade contre l'URSS pour légitimer leur action. M
gr Tardini répond que « la croix gammée n' pas précisément celle de la croisade. » En septembre
1944, à la demande de Myron Taylor, il rassure les catholiques américains, inquiets de l'alliance de leur pays avec les Soviétiques.
La fin de la guerre permet la pénétration du communisme en Europe de l'Est. Les rapports, inexistants durant la guerre, empirent. Les gouvernements liés à Moscou font fermer peu à peu les représentations du Saint-Siège. En 1952, le maréchal Tito rompt les relations diplomatiques avec le Vatican. L'arrestation brutale en 1948 du prince-primat de Hongrie, le cardinal Mindszenty, archevêque d'Esztergom, symbolise la tension entre les régimes communistes et l'Église catholique romaine. De même, Mgr Stepinac, archevêque de Zagreb et primat de Yougoslavie, subit l'emprisonnement et la torture. Mgr Beran, archevêque de Prague, se voit interdire d'exercer son ministère. Les Églises catholiques de rite byzantin d'Ukraine et de Roumanie sont incorporées de force dans des Églises indépendantes. Les gouvernements communistes accusent en effet le pape d'être le « chapelain de l'Occident ».
Le 1er juillet 1949, le Saint-Office excommunie globalement les communistes. Pie XII y fait allusion dans son discours de béatification d'Innocent XI, affirmant sa volonté de « défense de la chrétienté ». Les deux parties se crispent donc dans des attitudes d'opposition. Quelques exceptions voient le jour en Europe de l'Est. Ainsi, en Pologne, le primat, Mgr Wyszynski, signe le 12 janvier 1950 un accord garantissant quelques libertés à l'Église catholique polonaise, en échange de son soutien dans la politique de défense des frontières. Le Vatican se montre réservé face à cet accord. Trois ans plus tard, en automne 1953, Mgr Wyszynski est arrêté, avec de nombreux autres hommes d'Église, par le gouvernement polonais pour avoir soutenu une vague de protestations populaires qui secouaient alors le pays.
Le magistère de Pie XII
Pie XII va utiliser divers moyens de communication, comme la radio. Durant la guerre, il adresse ainsi cinq messages radiophoniques :
- le 1er juin 1941, sur l'anniversaire de Rerum novarum ;
- à Noël 1941, sur l'ordre international ;
- à Noël 24 décembre 1942, sur l'ordre intérieur des nations : « …Ce voeu (de retour à la paix), l'humanité le doit à des centaines de milliers de personnes qui, sans aucune faute de leur part, pour le seul fait de leur nationalité ou de leur origine ethnique, ont été vouées à la mort ou à une progressive extinction »…
- le 1er septembre 1944 , sur la civilisation chrétienne ;
- à Noël 1944, sur les problèmes de la démocratie.
Par la suite, il utilisera également la télévision. Pie XII a proclamé le dogme de l'Assomption de la Vierge Marie par la constitution apostolique Munificentissimus Deus du 1er novembre 1950 . La même année, le 23 décembre, il annonça la découverte de la tombe de saint Pierre, retrouvée exactement à l'aplomb de la coupole de Michel-Ange (sous l'autel majeur) à la suite de fouilles archéologiques.
Il canonisa notamment Gemma Galgani en 1940, Louis-Marie Grignion de Montfort et Catherine Labouré en 1947, Jeanne de France et Maria Goretti en 1950 et Pie X en 1954.
Il meurt le 9 octobre 1958 à Castel Gandolfo, résidence d'été des papes.
Jean XXIII lui succède.
Pie XII et le rite catholique
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Le 20 novembre 1947, Pie XII publie l'Encyclique Mediator Dei, dans laquelle il définit les caractères essentiels de la liturgie. Ce document marque le début de la restauration de la liturgie romaine ; Pie XII y écrit en effet :
« Il faut réprouver l'audace tout à fait téméraire de ceux qui, de propos délibéré, introduisent de nouvelles coutumes liturgiques ou font revivre des rites périmés (…) De sorte que ce serait sortir de la voie droite de vouloir rendre à l'autel sa forme primitive de table, de vouloir supprimer radicalement des couleurs liturgiques le noir, d'exclure des temples les images saintes et les statues, etc. » »
Il y parle aussi de « l'excessive et malsaine passion des choses anciennes » : « il n'est pas sage ni louable de tout ramener en toute manière à l'Antiquité ». Il condamne par là l'archaïsme qui, sous couleur de retour aux sources, est un procédé de rupture avec la tradition.
L'action de Pie XII, en matière liturgique, sera principalement marquée par la réforme du rite romain relatif à la Semaine sainte.
La polémique autour des « silences de Pie XII »
Une pièce de théâtre lance la polémique publique
L'attitude de Pie XII pendant la Seconde Guerre mondiale est l'objet d'une polémique ardente depuis des décennies. Les critiques du pape lui reprochent de s'être insuffisamment engagé contre le
Nazisme et l'
Antisémitisme, voire d'avoir cautionné par son « silence » les agissements nazis.
Cette polémique est arrivée sur la place publique avec la présentation de la pièce de théâtre Le Vicaire, oeuvre du dramaturge allemand Rolf Hochhuth,, qui a été produite pour la première fois en Allemagne en 1963. Les thèses défendues par l'auteur, qui s'est largement documenté pour écrire sa pièce, portent avant tout sur le fait que le pape aurait pu en faire plus. Jusqu'alors, l'image du pape était relativement préservée mais la pièce a largement contribué à retourner l'opinion publique.
La pièce connut en effet un grand succès international, fut traduite en 20 langues, souleva d'innombrables questions auxquelles le Vatican répondit en annonçant qu'il fallait attendre l'ouverture des archives après cinquante ans.
En 2002, le film Amen., du réalisateur gréco-français Costa-Gavras, directement inspiré du Vicaire, relançait le débat.
Puis, en 2007, Ion Mihai Pacepa, officier de la DIE (services d'espionnage roumains) passé à l'Ouest en 1978 et recruté par la CIA américaine, le général soviétique Ivan Agayants, chef du service de désinformation du KGB, aurait conçu en 1963 un plan contre Pie XII. L'idée était de produire une pièce de théâtre s'appuyant sur de prétendues archives. L'auteur officiel, Rolf Hochhuth, aurait donc juste repris pour Le Vicaire un script inventé par Agayants sur la base de documents envoyés à Moscou par les renseignements roumains (qui auraient réussi à infiltrer les archives du Vatican en 1960 et 1962) et ne se serait pas inspiré du témoignage de Kurt Gerstein pourtant personnage central de l'oeuvre.
Si le Vatican estime que l'écriture du Vicaire a fortement été influencée par son premier metteur en scène, Erwin Piscator, et plus généralement « par les communistes et les adversaires de l'Église », il met fortement en doute les révélations de Pacepa, qui contiennent des erreurs flagrantes .
L'évolution de l'image de Pie XII dans la communauté juive
Au lendemain de la guerre, de nombreux témoignages de reconnaissance lui ont été adressés. De même le grand rabbin de Jérusalem, Isaac Herzog, s'est exprimé ainsi en
1944 : « Ce que votre Sainteté et ses éminents délégués (…) font pour nos frères et soeurs (…), le peuple d'Israël ne l'oubliera jamais. »
Les documents relatifs au pontificat du pape Pie XII, conservés dans les Archives secrètes du Vatican n'ont cependant jamais été publiés intégralement. En octobre 1999, une commission mixte d'historiens juifs et catholiques a pourtant été chargée d'étudier la période. La polémique avait en effet une nouvelle fois été relancée par le document « Souvenons-nous : Une réflexion sur la Shoah », publié à Rome le 18 mars 1998 . Un rapport préliminaire fut remis le 25 octobre 1999 , rapport dans lequel les membres de la Commission s'interrogeaient sur des lacunes flagrantes dans les documents d'archives disponibles et invitaient le Vatican à ouvrir l'ensemble de ses archives. Ne voyant pas ses requêtes suivies d'effets réels, , la commission annonça le 20 juillet 2001 qu'elle devait suspendre ses travaux car le Vatican refusait d'ouvrir toutes ses archives et empêchait ainsi la rédaction d'un rapport final. Pour sa part, le Vatican a pris note de cet échec, qu'il mit sur le compte des « fuites tendancieuses » dont se seraient rendus coupables des membres juifs de la commission.
Le Mémorial Yad Vashem
En
2007, le représentant du
Vatican en
Israël, M
gr Antonio Franco, a menacé de boycotter les cérémonies annuelles organisées par le mémorial de Yad Vashem. Il voulait protester contre l'image qui était donnée de Pie XII : au musée du Mémorial figure en effet depuis
2005 une photo de Pie XII parmi « ceux dont on devrait avoir honte pour ce qu'ils ont fait contre les juifs », a-t-il déploré.
Le président du Mémorial, Avner Shalev, a tenu à formuler le communiqué suivant : « Yad Vashem se dédie à la recherche historique et le musée de l'Holocauste présente la vérité historique sur le pape Pie XII telle qu'elle est connue par les chercheurs aujourd'hui. Yad Vashem a dit au représentant du Vatican qu'il était prêt à continuer d'examiner le sujet, en soulignant que si on lui y donne accès, il étudierait avec plaisir les archives de Pie XII, afin de prendre éventuellement connaissance d'éléments nouveaux ». Le nonce est finalement revenu sur sa décision de boycotter la cérémonie.
Encycliques de Pie XII
- Encyclique Divino Afflante Spiritu : elle donne à l'Exégèse sa norme de liberté en distinguant les différents genres littéraires dans l'Écriture.
Anecdotes
Lorsqu'on présenta la théorie
cosmologique du
Big Bang à Pie XII, il réagit par cette expression : «
Fiat lux ! ».
Pour exprimer le peu d'inquiétude que lui causait la condamnation du communisme et du pouvoir soviétique, maintes fois réitérée par Pie XII, Staline eut le mot ironique bien connu : « Le Vatican, combien de divisions ? ». Quelques années plus tard, on vint annoncer au pape la mort de Staline. Pie XII hocha la tête et dit seulement : « Maintenant, il les voit, mes légions… ».
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
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Bibliographie
- Pierre Blet, Pie XII et la Seconde Guerre mondiale d'après les archives du Vatican, Perrin, 1999 (ISBN 2262013241) ;
- Jean Chélini, L'Église sous Pie XII, Fayard, 1983 et 1989 (ISBN 2213015953) ;
- Philippe Chenaux, Pie XII, diplomate et pasteur, Cerf, coll. « Histoire », 2003 (ISBN 2204071978) ;
- John Cornwell, Le Pape et Hitler. L'histoire secrète de Pie XII, Albin Michel, 1999 (ISBN 2226109803) ;
- Rolf Hochhuth, Le Vicaire, traduit de l'allemand par F. Martin et J. Amsler (titré Der Stellvertreter en allemand), Seuil, Paris, 1963, réédité dans la même traduction et avec une pagination comparable, par le même éditeur, en 2002, (ISBN 2-02-001316-9) ;
- Annie Lacroix-Riz, Le Vatican, l'Europe et le Reich de la Première Guerre Mondiale à la Guerre Froide (1914-1955), Armand Colin, 1996 (ISBN 2200216416) ;
- E. Pinchas Lapide, Rome et les Juifs, Seuil, 1967 ;
- Mgr Yves Marchasson, Les Papes du XXe siècle, Desclée, coll. « Bibliothèque d'histoire du christianisme », 1990 (ISBN 2718905255) ;
- Andrea Riccardi, q.v., Dictionnaire historique de la papauté, s. dir. Philippe Levillain, Fayard, Paris, 2003 (ISBN 2-213-618577).
- Sr Pascalina Lehnert, Pie XII, mon privilège fut de le servir, Téqui,1982 (ISBN 2852447207) ;
- Robert Serrou, Pie XII, le pape-roi, Perrin, 1992 (ISBN 2262006830) ;
- Lionel Richard, Nazisme et barbarie, Editions Complexe, 2006 (ISBN 2-8048-0074-1);
- Henri Fabre, L'Église catholique face au fascisme et au nazisme, Les outrages à la vérité, Bruxelles, EPO, 1995
- David Kertzer, Le Vatican contre les Juifs - Le rôle de la papauté dans l'émergence de l'antisémitisme moderne, Robert Laffont, 2003 (ISBN 2-2210-9607-X) ;
- Ciampa, Leonardo. (2007). Pope Pius XII: A Dialogue. AuthorHouse. (ISBN 1-425-97766-9) ;
- Giovanni Miccoli, Les Dilemmes et les silences de Pie XII. Vatican, Seconde Guerre mondiale et Shoah, traduction en français, Complexe, Coll. IHTP/CNRS, 2005, Bruxelles, de l’ouvrage italien publié par Rizzoli, 2000, Milan ;
- Rabbin David Dalin, Pie XII et les Juifs, le Mythe du Pape d'Hitler, Tempora , 2007 (ISBN 2916053115)
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